Il y a eu au moins trois recensions bibliographiques des travaux de Leo Kanner, chacune ayant agencé assez différemment la liste que Kanner lui-même avait probablement fait circuler au milieu des années 70.

La première en date fut celle de Arn. van Krevelen, alors directeur de la revue européenne de pédopsychiatrie Acta Paedopsychiatrica, par ailleurs un des premiers soutiens des travaux de Kanner sur l’autisme, devenu un de ses amis. En 1975 van Krevelen écrit un éditorial inhabituel, qui ouvre en fait une nouvelle rubrique dans sa revue, intitulée Touring the Sources et présentant les bibliographies des grands noms de la spécialité. Pour cette première « tournée des sources » consacrée à Kanner, van Krevelen adopte un découpage thématique qui lui permet d’indiquer sommairement le parcours professionnel de Kanner, de faire état de la diversité de ses recherches et de livrer sa définition de la psychiatrie de l’enfant. Ce découpage appelle plusieurs critiques. Les regroupements thématiques ont tendance à noyer certains textes parmi d’autres avec lesquels ils n’ont qu’un morceau de thème en commun, et à niveler le régime d’écriture et de signature. Or les écrits de Kanner reflètent les fonctions officielles diverses qui ont été les siennes, ainsi que les collectifs de travail différents dans lesquels il a été pris. À cela s’ajoute les variations considérables de son style et l’imbrication fréquente de travaux hétérogènes. Comme toujours avec ce genre de classification, certains thèmes ou périodes de travail y sont effacés alors même que cette présentation semble fournir un voyage complet dans l’œuvre concernée. Quant aux travaux célèbres sur l’autisme infantile précoce, ils sont présentés ensemble, isolés du reste, ce qui se combine admirablement aux récits légendaires de la découverte kannérienne, auxquels van Krevelen ne fut pas le moindre des contributeurs.

En 1982, un an après le décès de Kanner, David Wilk publie un hommage dans la revue israélienne Koroth, dédiée à l’histoire de la médecine et de la science. Dans cet hommage calibré il inclut une liste des travaux de Kanner portants « sur l’histoire médicale et le folklore ».

À côté de ces deux recensions sorties dans des revues de spécialité accessibles au public, Edith Raddatz fait figurer une bibliographie chronologique à la fin de la thèse qu’elle soutient en 1976 à Mainz (Allemagne) sur la vie et l’oeuvre de Leo Kanner. On doit peut-être aux conventions de l’époque que les livres et les articles y soient présentés en deux ensembles distincts, avec la thèse de Kanner au début de la liste des articles. Cette présentation est sans doute proche de la liste diffusée par Kanner puisque celui-ci avait fourni plusieurs documents à Raddatz pour son travail de thèse, notamment son autobiographie.

Je suis parti de cette liste, que j’ai eu l’occasion de corriger et de compléter un peu. J’ai fait le choix d’une seule liste bibliographique regroupant la thèse, les livres et les articles présentés par ordre chronologique, la liste étant découpée par décennie pour la commodité de la navigation. Cette liste bibliographique n’étant pas une bibliographie comme celles que l’on trouve à la fin des travaux scientifiques, j’ai opté pour une présentation légèrement différente des normes internationales en vigueur, en donnant à chaque entrée de la même année une lettre permettant de s’y référer simplement. Quand l’article est signé à plusieurs, j’ai renseigné entièrement la zone auteur, afin que l’ordre soit indiqué — Kanner n’étant pas toujours l’auteur principal.

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La liste commence ci-après, chaque numéro indique l’une des décennies de la bibliographie.

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